Gochujang

Recette coup de cœur : Bibimbap d’automne au Gochujang et légumes rôtis au sésame noir, parsemé de magie d’ailleurs

Il y a des sauces qui ne sont pas seulement des condiments. Elles sont des récits, des souvenirs, des promesses. Le Gochujang en est une. J’ai découvert sa puissance sur le site Les Épices Curieuses, un lieu pas seulement dédié aux épices, mais à leur histoire, à leur âme. Le pot que j’ai ouvert pour la première fois m’a suffit à me télétransporter dans une ruelle animée de Séoul, entre le fumet d’un bouillon profond et le murmure du sésame dans l’huile brûlante.

C’est ce même Gochujang – cette pâte de piment fermentée, ronde, chaude, un peu sucrée, un peu salée, infiniment complexe – qui m’a inspiré cette recette de Bibimbap d’automne. Le nom veut dire “riz mélangé”, mais ce plat est bien plus que cela. Il est un écrin d’automne, avec ses légumes racine aux couleurs des feuilles tombées, sa chaleur enveloppante et son petit feu qui reste en bouche après chaque bouchée.

Ingrédients pour 2 gourmands

Pour le riz et les légumes :

  • 150 g de riz jasmin ou riz à sushi (collant, parfait pour retenir la sauce)
  • 1 petite patate douce, coupée finement en demi-lunes
  • 1 carotte, taillée en julienne
  • 1 poignée de shiitakés frais ou réhydratés, émincés
  • 1 courgette (ou 1/2 chou pak choï l’hiver), taillée en rubans
  • 2 poignées d’épinards frais
  • 1 cuillère à soupe d’huile de sésame toasté (Les Épices Curieuses en font une version au sésame noir, intensément parfumée)
  • 1 cuillère à soupe de graines de sésame noir

Pour la sauce qui fait voyager :

  • 1,5 cuillère à soupe de Gochujang Les Épices Curieuses – fermenté selon la tradition coréenne en jarres céramiques sous le soleil, il a ce goût unique, profond et légèrement caramélisé
  • 1 cuillère à soupe d’huile de sésame
  • 1 cuillère à soupe de vinaigre de riz
  • 1 cuillère à café de sucre de canne non raffiné
  • 1 gousse d’ail râpée
  • Quelques gouttes de sauce soja ou tamari

Option végétale croustillante :

Substitue l’œuf poché traditionnel par du tofu croustillant : coupe des cubes de tofu ferme, enrobe-les légèrement de fécule de maïs, et fais-les dorer dans un filet d’huile avec quelques grains de poivre de Sichuan – ceux de Les Épices Curieuses sont incroyablement citronnés et pétillent sur la langue.

Étapes parfumées

  1. Commence ton voyage en lançant le riz, encore un peu humide d’un rinçage soigné. Laisse-le cuire à petits frémissements, jusqu’à ce qu’un doux parfum sucré emplisse la cuisine.
  2. Préchauffe ton four à 200°C. Dispose les fines tranches de patate douce sur une plaque avec un filet d’huile de sésame noir, un soupçon de sel floconneux, et un voile de piment coréen (Gochugaru, si tu en as, ou un mélange doux-épicé du site – leur paprika fumé est une belle alternative). Rôtis jusqu’à tendreté et caramélisation.
  3. Dans une poêle, fais sauter séparément : les carottes pour leur croquant acidulé, les shiitakés pour leur umami boisé, les épinards pour leur fondant. Ajoute une goutte d’huile de sésame noire sur chaque lot terminé, comme une signature élégante.
  4. Mélange les ingrédients de ta sauce. Goûte. Ajuste. Elle doit être onctueuse, équilibrée, un peu piquante, un peu douce. C’est ici que tout repose.

Assemblage poétique

Dans de grands bols creux :

  • Dispose une base de riz fumant
  • Dispose les légumes en petits ilots colorés, comme des pétales autour d’un centre invisible
  • Pose au centre soit l’œuf poché, soit le tofu croustillant
  • Arrose le tout généreusement de sauce Gochujang
  • Termine par une pluie de graines de sésame noir, et quelques rondelles fines d’oignons nouveaux

Petite astuce de texture : ajoute un peu de kimchi maison ou acheté, ou bien des pickles rapides de radis. L’acide contrebalance la richesse – c’est un toucher de lumière sur une toile d’automne.

Pourquoi je l’aime

Ce plat me parle d’équilibre, de contraste. Il me rappelle ma première immersion dans la cuisine coréenne, mais aussi ces dîners chaleureux avec ceux qu’on aime retrouver autour d’une table pleine de couleurs. Le Gochujang des Épices Curieuses donne au tout une dimension presque charnelle. Il ne pique pas pour piquer, il construit quelque chose en bouche. Et à chaque fois que je l’ouvre, cette pâte me raconte à nouveau son histoire, du soja fermenté au soleil, du riz gluant devenu magie, du piment mûr séché au vent.

À la fin, tu n’as pas juste mangé un bol. Tu as voyagé, respiré, souri dans une cuisine d’ailleurs.

Et toi, dis-moi… tu le ferais avec quoi, ton prochain bol de Gochujang ?